Exposition Alex Lizal
Galerie Dom-Art
Monsieur Gilbert PONTEINS, Président, et les membres de l’association KALOS,
ont le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition « Retour à Dax » consacrée au peintre dacquois Alex LIZAL.
En décembre dernier, certains dacquois se sont émus d’apprendre que trois importants tableaux d’Alex LIZAL qui se trouvaient à DAX, allaient être adjugés par une grande maison de vente aux enchères de BORDEAUX, à l’occasion d’une prestigieuse vente de peintures.
Lors des enchères qui ont eu lieu le 22 janvier dernier, des familles landaises se sont battues pour acquérir les tableaux d’Alex LIZAL qui ont atteint des prix très élevés par rapport à leur estimation, mais qui sont ainsi restés dans les Landes.
Autour de deux de ces tableaux, nous avons réuni d’autres toiles d’Alex LIZAL provenant de collections particulières.Ce sont en tout quatorze tableaux dont un portrait d’Alex LIZAL, que notre association expose à la Galerie Dom-Art, jusqu’au 10 novembre.
VIE ET ŒUVRE D’ALEX LIZAL (1878-1915) EN QUELQUES DATES. Par Béatrice Prieur, Docteur en Histoire de l’Art.
23 Janvier 1878 : Naissance à Dax, d’Alexis Lizal, fils de Roch Lisal, d’origine bayonnaise, journalier et de Marthe Dupouy, habitant le quartier Saint Pierre près de la place Saint Pierre et rue des Faures.
1882 : Naissance de Victor Lizal, le frère d’Alex, mort de la tuberculose en 1915.
1890 : Alexis Lizal obtient son certificat d’études.
1891 : DAX. Lizal devient commis en nouveautés. Il commence à prendre des cours de dessin du soir à l’école du Sablar. A partir de 1892, le professeur Camille Patissié fut engagé à l’École Normale par le maire de l’époque Raphaël Milliès-Lacroix (1850-1941) et dispensa des cours de peinture dont a bénéficié Lizal. Le sénateur maire et conseiller général portait le prénom de Raphaël en hommage au Maître de la Renaissance, son père Joseph-Eugène Milliès-Lacroix (1809-1856) étant peintre.
1894 : BORDEAUX. A seize ans, Alex Lizal part étudier aux Beaux-Arts de Bordeaux, Patissié ayant jugé qu’il avait des dons exceptionnels. Le professeur de dessin dacquois demande alors au Conseil Municipal d’octroyer une bourse au jeune Lizal. La ville le soutint durant ses 4 années d’études bordelaises. Sous la direction de Dupuy et d’Achille Zo (1826-1901), peintre orientaliste, bayonnais, Lizal est classé 1er de sa section dès sa rentrée aux Beaux-Arts. Devant ce succès, Hippolyte Sintas intervint en sa faveur au Conseil Général des Landes pour le soutenir financièrement. Directeur de l’École Municipale de dessin de Bayonne de 1871à 1889, Achille Zo permit à Lizal de rencontrer les trois peintres bayonnais et fidèles amis : Georges Bergès (1870-1935), Denis Etcheverry (1867-1952) et Henri-Achille Zo (1873-1933).
1898 : PARIS. Alex Lizal part à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier du peintre Gérôme. Il est toujours boursier de la ville de Dax et soutenu par sa ville d’origine. De cette époque de formation date Jour de visite à l’Hopital, conservé au musée de Borda à Dax.
1899-1902 : PARIS. Grâce aux recommandations du maître Achille Zo et surtout de Georges Bergès, Alex Lizal intègre l’atelier du Patron Albert Maignan (1845-1908) que Bergès lui présente. Maignan considérait Georges Bergès comme le fils qu’il n’avait pas eu. Lizal qui est alors surnommé « Chocolat » dans l’atelier évolue entouré de Bergès, Etcheverry, Zo, Camoreyt, Mondineu, le peintre de la lande ou encore des frères Castéra.
Lors de l’Exposition Universelle de 1900 : Lizal participe à la décoration de certains pavillons, aux cotés d’Etcheverry, Zo, Bergès sous la houlette de Maignan
Revenu au pays le temps des vacances et guidé par Georges Bergès, Lizal dépeint la lande, les pins. Il séjourne avec Bergès à la Villa Margueritte, propriété Lacausse à Capbreton ou à Pey, en Pays d’Orthe, chez Théodore Lacausse, ancien élève du Maître Gigoux (1806-1894), aux Beaux-Arts de Paris, oncle de Georges Bergès. Ce dernier réalisa le portrait de l’artiste Lizal, avec son éternelle pipe à la bouche, seul portrait connu à ce jour. Lizal bénéficiait alors de la générosité de cette famille. De même, à Mées, Lizal participa par le biais de Georges Bergès aux rencontres du cénacle de la Maison des Glycines. Le lieu appartenait au Docteur Maurice Castets et de nombreux artistes s’y rencontraient : le poète Emile Despax qui fut notamment chef de Cabinet de Raphaël Milliès-Lacroix quand ce dernier fut ministre des colonies, le musicien René de Castéra et les peintres, ses frères Carlos et Gaston de Castéra, d’Angoumé, Pierre Benoit, Charles Derennes, ou Rosny Jeune.
1901 : Première exposition pour Lizal au Salon des Artistes Français de Paris : Dans la Grande Lande, sous le numéro 1311. Le tableau est alors reproduit dans le catalogue, p. 207 ce qui indique un certain succès. A cette occasion et pour l’aider, Georges Bergès lui prête un cadre doré, d’une valeur importante pour l’époque : 200 francs. C’est justement le prix auquel Lizal comptait tirer de son tableau. En Août de cette année là, la Ville acheta finalement le tableau 500 francs pour la Caisse d’Épargne. Il y fut conservé jusqu’en 2021 soit durant 120 ans.
Le sujet du tableau fait alors écho au poème d’Emile Despax, La Lande, daté de 1901.
1902 : Exposition au Salon des Artistes Français de Paris : La Toussaint dans les Landes, n° 1060, reproduit dans le catalogue. Ce tableau appartenait à la famille du Docteur Riberol, de Dax. Emprunt de mélancolie, il représente le cimetière de Mees avec ses cyprès et ses veuves en noirs.
Un autre tableau intitulé Les Pins, à Mées reproduit dans l’article « Poétique Maison des Glycines » du Festin n° 94, été 2015, date de cette époque.
Alex Lizal et Georges Bergès élaborent ensemble la couverture dans un style synthétique et japonisant du premier recueil de poésie d’Emile Despax, Au Seuil de la Lande. Peignant au grand air et sur la côte, Lizal et Bergès rencontrèrent Roger Sourgen, coureur cycliste, qu’ils initièrent à la peinture et furent à l’origine de sa vocation.
1903 : Exposition au Salon des Artistes Français de Paris : Le Marché aux cruches, n° 1151. Achat du tableau par la ville de Dax au profit de la Caisse d’Épargne grâce au soutien du député maire Théodore Denis (1858-1908). Conservé dans les murs de l’Institution jusqu’en décembre 2021. Exposé lors de l’Exposition « Retour à Dax ». Les cruches ou pegas étaient appelées également des Cagnotte, lieu de leur production. Le tableau de l’église de Cagnotte, petit village jouxtant Bélus, en Pays d’Orthe, montre que Lizal y séjournait. Cela est d’autant plus plausible que la famille d’Hippolyte Sintas y avait des propriétés.
En Août, avec son soutien et ami Georges Bergès, Lizal participe à la première exposition de la Société des Amis des Arts de Bayonne et Biarritz. Il expose sous les numéros 265 Soir d’Automne (Meules) et 266 Soir de Septembre. Ces deux titres répondent aux poèmes d’Emile Despax publié dans Sylves.
1904 : En février, exposition à la Société des Amis des Arts de Bordeaux : Avant l’orage, Hossegor (Landes) n° 440 et Dans la Grande Lande : soir d’Automne, n° 441.
Vers Mars, Mort du Docteur Maurice Castets, propriétaire de la Maison des Glycines à Mées. Séjour de Georges Bergès et Alex Lizal en Bretagne puis en Espagne.
Exposition au Salon des Artistes Français de Paris : L’assemblade au Pays Landais, n° 1147 et La Maison des Glycines n°1148. Ce dernier tableau dont nous conservons une carte postale uniquement a disparu. Il reprend le célèbre titre du second recueil de poésies d’Emile Despax.
Exposition de la Société des Amis des Arts de Bayonne et Biarritz lors de la deuxième présentation, Lizal expose Avant l’orage (Hossegor), n° 261, Dans la Grande Lande, n° 262, Chemin de Sable, n° 263, Solitude, n° 264 et à nouveau l’Assemblade sous le n° 265.
En octobre de la même année, l’Assemblade qui reçut un bon accueil de la critique fut exposé à la mairie de Dax durant quinze jours.
Mariage de Georges Bergès avec Herminie, petite fille d’Offenbach. Leurs témoins furent les peintres officiels Albert Maignan et Edouard Detaille (1848-1912), le collectionneur Paul Gallimard (1850-1929) père de l’éditeur Gaston Gallimard et des membres de la famille Offenbach.
1905 : Publication de La Maison des Glycines, 1899-1905, d’Emile Despax, Mercure de France, 1905.
Georges Bergès marié et le docteur Castets mort, Lizal trouve en Monsieur Darricau le propriétaire du château de La Rocque à Rivière un nouveau mécène. Ce dernier lui achète l’Assemblade au pays landais. Il accorda une rente au peintre jusqu’à sa mort. Exposition à la Société des Amis des Arts de Bordeaux : Dernières feuilles n° 428 et L’Adour en Automne, n° 429.
1906 : Exposition au Salon des Artistes Français de Paris : Marché à Dax (Landes), n° 1053 et Un samedi à Dax (Landes) n°1054.
1907 : Exposition à la Société des Amis des Arts de Bordeaux : Un samedi à Dax (Landes) n°393, 700 frs et Sur la côte d’Argent, n° 394, 250 frs.
Exposition au Salon des Artistes Français de Paris : Femmes des Landes au marché n° 1026 et Pins de la Côte d’Argent , n° 1027. L’appellation côte d’Argent venait d’être donné en 1905 par Maurice Martin (1861-1941) à Mimizan.
A partir de ces années là, Alex Lizal demeure à Dax. Il devient une figure de la ville. Il était connu pour évoluer dans les divers marchés qui avaient lieu le samedi aux quatre coins de la station thermale. Il croquait sur le vif, dessinait les passants et les chalands. Le tableau intitulé Voie de Garage, exposé représentait les faubourgs Saint Pierre et la Pédouille (actuel quartier de l’Hôpital). Les visages sont reconnaissables comme ceux de Théodore Denis, Sintas ou Raphael Milliès-Lacroix. L’artiste s’est lui même représenté, faisant partie intégrante de cette fresque dacquoise, peut être en compagnie de son ami taxidermiste et peintre Jo Caup.
Lizal réalisa de nombreuses fresques de ce type. Fréquentant assidûment les auberges ou les bistrots comme ceux de Monsieur Lafaye près de la Fontaine Chaude ou ceux près de la Place Saint Pierre, Lizal créait sur le vif et a dépeint cette vie dacquoise animée, tourbillonnante, et joyeuse. Les tableaux La Mayade ou la Course landaise présentent avec bonne humeur les mœurs et les personnages de la ville de Dax dans une ambiance à la Brueghel ou à la Nougaro par exemple.
D’origine modeste, Lizal s’acquittait de ses dettes avec des tableaux. Ainsi, le pharmacien Cazaumayou possédait un grand nombre d’œuvres à la mort du peintre. Affranchi et souhaitant exposer librement, Lizal présenta ses œuvres lors des deux dernières expositions de son vivant à Paris au Salon des Artistes Indépendants.
1910 : Exposition au Salon des Artistes Indépendants, Paris, Le gros nuage (côte d’Argent), n° 3313, La Route (côte d’Argent), n° 3314, Soir d’Orage (côte d’Argent), n° 3315.
1911 : Exposition au Salon des Artistes Indépendants, Paris, Valse chaloupée à Montmartre (14 juillet 1910), n° 3887, Fête sur l’Adour (14 juillet 1909), n° 3888, Fête au village (14 juillet 1909), n° 3889, Reçu comme un chien… (au village 1909), n° 3890, Soir rouge (au village, 1908), n° 3891, Lever de soleil (au village, 1908),n° 3892.
1914 : La guerre. Phtisique, alcoolique, Alex Lizal fut réformé alors que ses amis partaient sous les drapeaux, ce qu’il n’accepta pas. Emile Despax, alors Sous-Préfet, s’engagea au front et fut « tué à l’ennemi » après être arrivé dans les tranchées en janvier 1915.
30 Juillet 1915 : Alex Lizal s’éteint à l’Hôpital de Dax, rongé par la maladie.
Juin 1937 : L’antiquaire Campet-Larreyre achète aux descendantes Darricau du Château de la Rocque à Rivière Saas Gourby le tableau l’Assemblade au Pays Landais. Ce dernier est revendu à la Caisse d’Epargne et acheté par le biais de son directeur Jean Danty, sensible à l’art de Lizal. Il complétait alors la collection des deux autres tableaux de Lizal, le Marché aux Cruches et Dans la Grande Lande.
1973 : Exposition à la Chapelle Sevigné, à Dax, du 21 Novembre au 05 Décembre.
2015 : Centenaire de la mort du Peintre. Exposition à la Chapelle des Carmes, à Dax.
2022 : Retour à Dax, Galerie Dom-Art. Exposition unique du 22 octobre au 10 novembre 2022.
samedi 22 octobre 2022
L’art doit accompagner la mutation de notre société, c’est un enjeu essentiel. KALOS participe aujourd’hui à ce mouvement en proposant d’unir les différents acteurs pour promouvoir l’art dans le paysage urbain. Les artistes participent au renouvellement de la cité en investissant des supports et des espaces. Ils (…)
Kalos
Les toiles d’Alex Lizal de retour dans la cité thermale. « Le Marché aux cruches », peint par Alex Lizal en 1903, a été acquise par Julien Blanc lors de sa mise en vente aux enchères. Neuf mois après, ce tableau et d’autres seront visibles, à partir du 22 octobre, dans la galerie Dom Art de Dax. Télécharger l’article (1.2 Mo)
3 tableaux d’Alex Lizal resteront dans les Landes. Lors de la vente aux enchères organisée à Bordeaux, samedi 24 janvier, les œuvres du peintre dacquois ont attisé toutes les convoitises. Les prix de vente des toiles ont explosé. Télécharger l’article (1.1 Mo)
Ils souhaitent que l’œuvre d’Alex Lizal reste landaise. L’annonce de la vente aux enchères d’huiles sur toile de ce peintre dacquois, à Bordeaux inquiète nombre d’amateurs d’art et de patrimoine. Me Louis Cambriel est mandaté par l’association KALOS et divers amateurs d’arts. Télécharger l’article (882 Ko)